Les bienfaits de l’huile de tamanu

Huile Vierge de Tamanu Tahiti

Au départ, on aime l’idée que les matières puissent parler d’elles-mêmes. Qu’aucun discours ne soit produit sur elles. Imaginer la possibilité d’une simple rencontre des sens avec une texture, une couleur, un parfum.  Mais beaucoup nous interpellent d’emblée. Quels sont ses bienfaits ? Pour répondre, nous préférons revenir aux origines, à Tahiti, mais aussi à l’histoire d’une connaissance qui continue encore de se renouveler aujourd’hui.  En somme, réinscrire les allégations dans la matière de leur histoire.

Avant-Propos

Ah c’est vrai, nous sommes en ligne. Aux impatients que je perds déjà, les résultats sont énumérés à la fin de l’article.  Mais, attention, il est possible que cédant à la facilité d’un raccourci, vous soyez finalement tenté de reprendre le début !

Une huile médicinale

Tamanu est le nom Tahitien du Calophyllum inophyllum. Cela a son importance. Toutes les origines d’huile de Calophylle ne produisent pas la même composition. Et, en des temps où l’appropriation culturelle fait question, appeler Tamanu une origine Kenya ou Madagascar peut ne pas laisser indifférent.

En France, on fait souvent commencer l’histoire moderne de l’Huile de Tamanu avec les travaux du pharmacien Paul Pétard. Si l’huile de Calophyllum inophyllum est utilisée à Tahiti, elle l’est aussi dans la plupart des îles de Pacifique : « l’huile retiré des graines (…) est réputée pour ses propriétés analgésiques (…) la résine est appliquée, à la façon d’un emplâtre, sur les blessures et les plaies infectées, pour en obtenir la cicatrisation ».  A Fidji, en 1934, un traitement des névrites lépreuses à base de Calophyllum inophyllum est imaginé par Sœur Marie-Suzanne, missionnaire de la Société de Marie.  Fort de ces observations, Paul Pétard va reprendre le Tamanu pour le développer dans les formations hospitalières de Tahiti et des archipels voisins.  Un peu plus tard, à la fin des années quarante, les propriétés cicatrisantes de l’huile de Tamanu font l’objet d’études cliniques à l’Hôpital Saint Louis de Paris. Les premiers composés actifs de l’huile sont identifiés (calophyllolide et acide calophyllique). Un extrait antalgique d’huile de Tamanu est commercialisé en ampoules stériles par les laboratoires Bio Médica. Et puis plus rien. Ou presque.  L’huile fait l’objet de quelques études. En France mais pas seulement.  Elle est vendue en pharmacie ou utilisée par certaines marques cosmétiques. Tout se passe comme si le Tamanu s’était retiré dans une forme de discrétion, continuant d’être présent à Tahiti et se réservant aux connaisseurs en métropole.

Science de la Cosmétopée

Saut dans le temps.  En 2009, de nouveaux composés de l’huile sont identifiés par une équipe de l’Université de Polynésie française.  2010, Protocole de Nagoya. 2012, en France, la Cosmetic Valley crée le concept de Cosmétopée. Il s’agit, sur le modèle de la pharmacopée, d’identifier et d’étudier les plantes à usage cosmétique.  Mais aussi d’y associer un programme de préservation de la biodiversité.  2015, des travaux sont publiés sur les propriétés cicatrisantes et antibactériennes de 5 variétés de Calophyllum inophyllum. Puis l’une des premières initiatives de la Cosmétopée est amorcée à Tahiti et donne précisément lieu à la production de résultats sur l’huile de Tamanu. « Tamanu oil and skin active properties: from traditional to modern cosmetic uses », est publiée en 2018 par l’université de Polynésie française en collaboration plusieurs laboratoires de recherche.

Développant le contexte de l’étude, la publication revient sur les utilisations répertoriées de l’huile  – le traitement des brûlures, des dermatoses, de l’eczéma, de l’acné, du psoriasis, des crevasses, ou des peaux sèches. Elle rappelle également les résultats obtenus en milieu hospitalier sur la diminution significative des cicatrices (Mariette-Chanson N. 2006).  Les travaux réalisés par l’équipe de recherche portent sur l’évaluation de l’activité biologique de l’huile vierge de Tamanu.  Ils attestent de 5 propriétés fondamentales :

  • antimicrobiennes, 
  • anti-inflammatoires, 
  • anti-oxydantes, 
  • cicatrisantes,
  • régénérantes de la matrice extracellulaire (synthèse du collagène et des glycosaminoglycanes).

Un baume réparateur

En clair, cela signifie que l’huile de Tamanu peut trouver sa place dans ces formules cosmétiques qui apaisent et réparent :

  • Soin des imperfections et des petites rougeurs, 
  • Soin des peaux sensibles, 
  • Soin des peaux à tendance acnéique
  • Soin anti-âge, antirides
  • Soin après-solaire 
  • Soin des vergetures
  • Soin des cicatrices

Voilà donc pour les bienfaits de l’huile de Tamanu. Il n’est cependant pas certain que ces informations vous dispensent d’une rencontre sensible avec elle.  C’est peut-être ici que l’histoire commence vraiment. 

Attention, toutes les huiles de Tamanu ne se valent pas. Selon sa qualité, l’huile peut-être plus ou moins riche en composés actifs. En outre, il est recommandé de ne pas l’appliquer au soleil et d’effectuer un petit test de tolérance afin de prévenir une éventuelle réaction allergique.